Après un été calme, le marché de l’occasion se redresse en septembre et consolide sa croissance

07-10-2025

Filip Rylant, porte-parole de la Fédération de la Mobilité, TRAXIO : « Le marché de l’occasion a connu – sans doute en raison du beau temps ? – un été un peu plus faible que les années précédentes. Après une légère baisse de -0,8 % en juillet et -2,8 % en août, le marché s’est rapidement redressé en septembre avec 64 309 immatriculations, soit une hausse de +6,3 % par rapport à septembre 2024. Ces bons résultats compensent non seulement le ralentissement estival, mais permettent aussi de maintenir un bilan positif sur les neuf premiers mois de l’année.

Entre janvier et septembre 2025, 555 965 voitures d’occasion ont été immatriculées, soit +0,9 % par rapport à 2024 et +7,1 % par rapport à 2023.

Cette croissance continue renforce la part des véhicules d’occasion dans le total des immatriculations (neuf et occasion confondus) : 58,1 % sur les neuf premiers mois de 2023, contre 63,2 % en 2025. Autrement dit, près de deux voitures immatriculées sur trois en Belgique sont désormais des occasions.

Si la part des hybrides (13 %) et électriques (4,1 %) progresse lentement, elle reste encore limitée. Le moteur essence domine toujours le marché de l’occasion (55,9 %), tandis que le diesel continue de reculer (26,5 %) – une tendance appelée à se poursuivre, puisque de moins en moins de véhicules diesel neufs sont immatriculés dans notre pays.

Nous restons par ailleurs confrontés à une spirale négative : l’âge moyen des voitures d’occasion ne cesse d’augmenter. Sur les neuf premiers mois, il atteint 9 ans et 10 mois, et plus de 22 % des véhicules revendus sont âgés de plus de 15 ans. Nos concessionnaires le confirment : de nombreux particuliers se tournent vers des modèles plus anciens et abordables. Ce phénomène accélère le vieillissement du parc automobile et freine les ambitions de verdissement.

Du côté des voitures neuves, le mois de septembre se solde par une quasi-stabilité (-0,5 % par rapport à 2024). Sur les neuf premiers mois, le marché accuse toutefois une baisse marquée de -9,2 %, avec 323 868 immatriculations contre 356 568 sur la même période en 2024.

Le segment des flottes reste relativement calme, ce qui entraîne une hausse de la part des particuliers, désormais 45,3 % du marché du neuf. Mais cette évolution ne suffit pas à compenser la baisse globale du marché. Le particulier reste prudent : prix plus élevés, climat fiscal incertain et interdiction annoncée des moteurs thermiques neufs à partir de 2035 incitent de plus en plus d’acheteurs à opter pour une voiture d’occasion : une solution moins coûteuse et à moindre risque financier, dans un contexte économique et réglementaire toujours flou. »

Évolution immatriculations d’occasion (septembre 2025)

Les données de septembre 2025 nous montrent une progression sur le marché de l’occasion vis-à-vis de 2024. En septembre, 64 309 voitures d’occasion ont été réimmatriculées en Belgique, soit 3795 de plus (+6,3 %) qu’en septembre 2024 (60 514) et 9 032 de plus qu’en septembre 2023 (+16,3 %). En regardant le cumul des 9 premiers mois, nous constatons une forte solidité du marché comparé à 2024 (+0,9 %), soutenue par une demande persistante des particuliers qui comptent pour 90,5 % des réimmatriculassions.

Quelques concessionnaires et vendeurs de voitures d’occasion de premier plan nous ont fait part de leurs points de vue intéressants.

Frédéric Vassamillet, SOCO : « Pendant les vacances d’été, l’activité a été particulièrement calme entre le 21 juillet et le 15 août. Le mois de septembre n’a pas démarré en trombe, mais nous restons confiants pour le dernier trimestre et la période de fin d’année. Sur les neuf premiers mois de 2025, les ventes de voitures à moteur thermique sont reparties à la hausse, tandis que les hybrides rechargeables poursuivent leur progression lente mais régulière. Sur le marché de l’occasion, les véhicules électriques peinent toujours à s’imposer. Les consommateurs restent prudents, freinés par des incertitudes liées à la technologie, à la valeur résiduelle, aux coûts d’utilisation et au prix d’achat. Les clients se tournent de plus en plus vers des véhicules d’occasion plus anciens et meilleur marché, ce qui accélère le vieillissement du parc automobile.

Le marché du neuf, quant à lui, souffre d’une baisse des ventes de véhicules de société. Les marques traditionnelles doivent, en parallèle, faire face à une concurrence croissante, notamment venue de Chine.

Dans ce contexte, la voiture d’occasion reste plus que jamais une alternative accessible et pertinente pour de nombreux ménages... »

Gianni NOBILE, Car Avenue : « Cette année, nous avons vendu davantage de voitures neuves, grâce à un élargissement de notre offre, tant en termes de segments de marché que de motorisations — y compris 100 % électriques et hybrides rechargeables. Le succès s’explique également par notre gamme hybride particulièrement attractive, ainsi que par nos garanties étendues et nos actions promotionnelles.

Au niveau des véhicules électrifiés, la demande pour le neuf est surtout portée par le marché B2B, tandis que l’intérêt du particulier demeure limité. En parallèle, les ventes de véhicules d’occasion sont également en hausse.Notre large gamme permet d’ailleurs de proposer une offre complémentaire entre véhicules neufs et d’occasion. Pour les voitures électriques d’occasion, en revanche, le taux d’acceptation demeure faible. La fréquentation des showrooms affiche une hausse par rapport à l’an dernier, avec un ralentissement entre mars et mai après une forte activité liée aux salons, suivi d’un été nettement plus dynamique que les trois dernières années.

Les clients arrivent globalement bien préparés, mais l’électrification du parc demeure un sujet complexe.  Et l’intention d’achat est souvent freinée par l’incertitude de faire le « bon choix ». La volonté d’achat est souvent freinée par un manque de certitude quant au “bon choix” technologique.

L’intérêt se porte surtout sur les SUV des segments B et C, ainsi que sur quelques modèles du segment A, bien que l’offre y soit plus restreinte. »

Marc Van den Kerkhof, Van Mossel: « Même si nous constatons une légère hausse dans les ventes de nouveaux véhicules aux particuliers, le volume reste inférieur aux meilleures années. Dans l’offre actuelle, le particulier se heurte encore à des prix d’achat vertigineux qui expliquent le succès des marques dites “budget”. Les particuliers continuent à privilégier les motorisations traditionnelles.

Par ailleurs, le particulier opte plus volontairement pour une voiture d’occasion. Les modèles abordables entre 15 000 € et 20 000 € ainsi que les moteurs thermiques sont les plus recherchés. Cela ne signifie pas pour autant qu’il n’y a aucun intérêt pour les voitures électriques à bon prix, mais les volumes de vente restent assez faibles. Les particuliers se rendent surtout en showroom lors de campagnes ou d’actions spéciales, signe d’un intérêt marqué pour les offres attractives.

Le marché de la flotte recule fortement en raison d’une confiance en l’économie mise à rude épreuve en ce moment. Les clients fleet prennent davantage le temps de décider, après une analyse approfondie de leurs besoins. Pour des raisons fiscales, ils optent pour des véhicules BEV. Leur choix se porte principalement sur les véhicules 100 % électriques pour des raisons fiscales, tandis que le potentiel des hybrides rechargeables s’est réduit à la suite du resserrement des avantages fiscaux. »

Matthias Gommeren, Cardoen : « Les véhicules d’occasion restent très prisés, tandis que le marché du neuf traverse une période plus difficile. C’est particulièrement vrai pour les voitures électriques, dont la demande stagne, surtout du côté des particuliers où la prudence reste palpable. Les raisons sont connues : les coûts globaux liés à l’utilisation, autonomie et incertitudes quant à la valeur de revente. Grâce aux avantages fiscaux, les entreprises demeurent, elles, relativement fidèles aux voitures électriques. Sur le marché de l’occasion, l’offre en véhicules électriques augmente, mais la demande ne suit pas au même rythme. Les hybrides classiques et rechargeables gagnent donc en popularité en tant que solution intermédiaire.

Globalement, l’intention d’achat reste bien présente, mais la décision se concrétise surtout lorsqu’une opportunité intéressante se présente — qu’il s’agisse d’un prix attractif, d’une bonne disponibilité ou d’un délai de livraison rapide. Les clients sont aujourd’hui mieux informés que jamais, notamment sur les prix et les stocks. Sur le marché de l’occasion, les SUV compacts et les familiales restent les plus recherchés. Par rapport à l’an dernier, la fréquentation des showrooms est légèrement en hausse, surtout parmi les particuliers en quête d’une voiture d’occasion. Comme chaque année, une affluence plus marquée a été observée après les vacances de Pâques et en septembre, au moment de la rentrée. Cette année, la météo pluvieuse du printemps a poussé les clients à franchir plus vite la porte des showrooms. »

Wim Bruggeman, DEX : « La fréquentation de nos showrooms reste parfaitement conforme à celle des années précédentes. Les variations observées sont principalement liées à des changements dans l’offre ou à des périodes de campagnes publicitaires intensifiées. Nous constatons toutefois que les visiteurs manifestent une réelle intention d’achat. Ils arrivent généralement bien informés, ayant déjà effectué de nombreuses recherches en ligne avant leur visite. Du côté des particuliers, la demande pour les véhicules électriques d’occasion reste stable et limitée. Les entreprises, quant à elles, s’intéressent davantage aux véhicules 100 % électriques (BEV), mais continuent à privilégier les hybrides rechargeables (PHEV). »


Détails voitures de tourisme d’occasion (septembre 2025)

Les marques de voitures d'occasion qui ont dominé les 9 premiers mois de 2025, sont Volkswagen et BMW. Le top 5 est complété par Mercedes, devançant Peugeot, et Opel.

Parmi les modèles les plus populaires au cumul des 9 premiers mois 2025, rien n’a changé pour le top 5. Ainsi la VW Golf (22 017) arrive toujours en tête, devant la VW Polo (16 016), l’Opel Corsa (14 031), la BMW série 3 (12 376), et la BMW Série 1 (11 250).
 

Pour les 9 premiers mois de 2025, les moteurs à essence dominent toujours avec 55,9 %, tandis que le diesel perd du terrain avec 26,5 % pour les voitures d'occasion. En revanche, il est encourageant de constater que la part des voitures hybrides et électriques continue de croître, même si cette augmentation reste modeste. En effet, 17,1% sont des voitures électrifiées, dont 13 % sont des hybrides et 4,1 % sont 100 % électriques.

Les proportions sont nettement différentes pour les immatriculations de voitures de tourisme neuves, où les voitures hybrides et électriques, alimentées par les achats en leasing et les acquisitions pour les flottes d'entreprises, représentent une part majoritaire des immatriculations, atteignant 71,7 %. On observe ainsi une forte croissance des voitures électriques (VE), dont la part de marché est passée de 26,6 % en 2024 à 33 % en 2025.

De même, les concessionnaires observent une tendance croissante des consommateurs vers les hybrides classiques (HEV), dont la part de marché a augmenté, passant de 26,6 % en 2024 à 30,7 % en 2025. En revanche, les hybrides rechargeables (PHEV) connaissent une diminution de leur part, passant de 11,7 % à 8 %.

Pour ce qui est des voitures diesel neuves, la part de marché chute de près de moitié, passant de 5,4 % en 2024 à 3,7 % en 2025.

Pendant les 9 premiers mois de 2025, l’âge moyen des voitures d’occasion immatriculées a augmenté jusqu’à 9 ans et 10 mois. L’âge médian est passé, quant à lui, à 7 ans et 9 mois, ce qui est relativement élevé et indique un vieillissement supplémentaire du parc automobile. De prime abord, l’âge médian des immatriculations d’occasion ne fait pas ressortir le vieillissement prononcé du parc automobile, un phénomène néfaste à son verdissement et à la réduction des émissions.

Parmi les voitures d'occasion immatriculées, 26,4 % ont entre 5 et 9 ans, tandis que 33,5 % ont moins de 5 ans, marquant ainsi une baisse par rapport à 2024, où ce pourcentage était de 34,8 %. En revanche, la part des voitures de plus de 15 ans est en hausse, ce qui constitue une mauvaise nouvelle, tant pour le vieillissement du parc automobile que pour la réduction des émissions.

Le marché d’occasion est principalement le domaine des particuliers. Pas moins de 90,5% des immatriculations sont le fait de personnes privées, tandis que la part des voitures de société d’occasion est de 8,9% pour 2025. Les vendeurs d’occasions précisent à cet égard que les entreprises débutantes optent plus volontiers pour une voiture de seconde main, et qu’elles montrent souvent de l’intérêt pour les hybrides d’occasion.

La Flandre continue de dominer le marché des immatriculations de voitures de tourisme d'occasion, avec une part de 55,1 %. La part de marché de la Wallonie est de 37,1 %, tandis que Bruxelles a une part de marché de 7,8%.


TRAXIO STATS

TRAXIO assure le suivi mensuel des immatriculations des voitures particulières, motos, véhicules utilitaires, camping-cars, remorques et speed pedelecs neufs et d’occasion.

Les statistiques de TRAXIO offrent de nombreux détails instructifs tels que les répartitions nationales et régionales, par type de carburant, émissions de CO2, marque et âge des véhicules.

Bruxelles, le 7 septembre 2025
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